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Revues Apachita Apachita 11
Apachita n°11
Éditorial : Le Laboratoire d'Archéologie PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Vendredi, 04 Janvier 2008 19:54

En général, les Congrès servent à tâter le pouls des progrès scientifiques d'une discipline, et pour établir des contacts entre collègues. Diverses circonstances ont déterminé l'opportunité que les étudiants d'Archéologie de l'École d'Anthropologie ont eu d'assister à plusieurs événements internationaux, tels que le IIIème Congrès d'Archéologie en Colombie (Quito, 2006), le IVème Congrès d'Archéologie de Colombie (Pereira 2006), et le Symposium "Perspectives sur l'Archéologie du Littoral Sudaméricain" (Lima 2007). Il ne fait pas de doute que des scientifiques de la plus haute valeur intellectuelle participent à ces événements, dont beaucoup ont publié des travaux lus et assimilés par nos élèves au cours de leur cursus académique. Il est facile d'imaginer l'émotion personnelle et l'accroissement de l'estime de soi au moment où l'étudiant se retrouve soudain dans un dialogue amical avec les illustres collègues. L'étudiant d'Archéologie ne lésine pas sur les coûts, qu'il assure généralement lui-même, et ne prend nulle garde aux ennuis causés par de longs voyages en autobus ou par l'alimentation à bas prix que lui permettent ses ressources limitées. À la maison, les étudiants ont régulièrement accès à la littérature spécialisée en anglais qui, fort heureusement, est disponible dans les fonds de revues acquis par la Bibliothèque de l'Université Catholique, tandis que le Laboratoire fonctionne dans un espace cédé par l'Université. D'autre part, le Laboratoire maintient, depuis plus d'un an, une page web d'archéologie équatorienne, en partenariat avec l'IRD de France, et continue à produire régulièrement deux numéros par semestre de son Bulletin de divulgation archéologique, Apachita. Malgré l'enthousiasme que nous mettons à la tâche, le Laboratoire souffre encore d'un manque d'équipement. C'est pour cette raison que nous nous adressons à la communauté universitaire pour lui demander que, dans sa donation du 25% de l'impôt sur le revenu à l'Université Catholique, elle consigne, dans le formulaire correspondant, le Laboratoire d'Archéologie en tant que bénéficiaire de sa contribution économique. Son aide constituera un stimulant de taille pour notre travail.

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 10:32
 
La Population Indigène de Cañar PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Lynn Hirschkind   
Vendredi, 04 Janvier 2008 20:18

D'où viennent les indigènes de Cañar? De cet endroit même, de toute évidence. Les Cañaris eux-mêmes l'affirment, le sens commun le ratifie, et le consensus académique le présume. En outre, le discours des "temps immémoriaux", "traditions millénaires" et "pratiques ancestrales", prend pour acquise, sans la remettre en question, l'existence d'une population et d'une culture cañaris installées dans le midi équatorien. Cependant, les ancêtres des indigènes de Cañar sont venus de maints endroits de l'ancien empire inca, depuis ce qui est aujourd'hui Cochapamba (Bolivie) jusqu'à Pasto (Colombie), et depuis l'est des Andes. En toute logique, la culture "cañari" actuelle recouvre les contributions de tous ces intégrants, en plus de l'influence puissante des Espagnols.

Qui étaient les habitants de la sierra du Centre-sud de l'Équateur actuel, avant l'arrivée des Incas? La région de Azuay, Cañar, ainsi que des franges de Loja, El Oro et Chimborazo comprend quatre bassins hydrographiques principaux, ayant chacun un spectre ample de microclimats. Ces bassins sont celui du Cañar, du Tomebamaba, du Paute, et du Jubones, La population pré-inca s'organisait en chefferies locales, plus ou moins en harmonie entre elles dans leur propre bassin, et plus ou moins irascibles avec celles des bassins voisins. Elles parlaient la même langue, partageaient une culture, une technologie et des pratiques de subsistence, et entretenaient entre elles d'intenses réseaux d'échange. Mais chaque chefferie fonctionnait de façon indépendante en relation aux autres; il n'y avait pas une autorité, une loi, ou un pouvoir politique au-dessus du chef local. Il faut conclure qu'il n'y avait pas de nation native dans cette région avant les Incas.

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 10:39
 
Évolution du Qhapac-Ñan: la fin d'une impasse ? PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Gaëtan Juillard   
Vendredi, 04 Janvier 2008 20:39

Les chemins constituent un système administratif intégré, qui unit des régions densément peuplées à d'autres totalement désertes, des zones de production comportant de grands centres de consommation (Jenkins 2001), permettant ainsi de mobiliser la population, les produits, la main d'oeuvre, etc. au service de l'état ou de la communauté. L'étude des anciennes voies de communication est un puzzle pour l'archéologue. À la problématique traditionnelle sur la fonction, le commerce, le contrôle de l'espace, l'économie, la production, etc., s'associent généralement les systèmes de communication, et se rajoute la problématique plus spécifique se référant à la voie ou au chemin en tant que tel. Les sujets reliés, tels que la planification, la construction, etc. ont été peu étudiés mais ils sont essentiels à la compréhension archéologique du système et pour l'archéologie des techniques de construction. L'étude du réseau viaire permet aussi d'enquêter sur la façon par laquelle l'homme et la société se sont appropriés de l'espace et "l'ont contrôlé" pour le façonner en accord à leurs besoins.

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 10:35
 
La Florida, un site du Quito Pré-Inca PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Juan López Escorza   
Vendredi, 04 Janvier 2008 20:52

Au beau milieu de l'avancée irrépressible de l'urbanisation du nord de la ville de Quito, les archéologues ont réussi à s'emparer momentanément d'un petit terrain pour étudier le passé précolombien de ce secteur. Il s'agit du site archéologique de La Florida, nom sous lequel il est connu actuellement, en référence au quartier du même nom.

Vu de ce secteur, le paysage permet d'entrevoir ce qui fut autrefois une grande vallée, à l'intérieur de laquelle l'on sait qu'il exista un ancien lac, sur des terrains actuellement occupés par l'aéroport. Les premières évidences archéologiques, autour de l'emplacement du site, furent analysées en 1909 par Jijón y Caamaño, qui reporta la découverte de récipients tripodes et globulaires, mais surtout de grandes jarres ou urnes hautes avec peinture négative. Jijón utilisa le nom de Chaupicruz pour se référer à la culture qui occupa cette région. Il faudra attendre beaucoup de temps, plus d'un demi-siècle, pour que le site soit étudié une nouvelle fois par Doyon (1989), dont les fouilles comprirent 6 tombes en puits profondes, dont la plupart comptait d'une chambre centrale et d'enterrements multiples, datés entre 340 et 420 at. J.-.C.

Mise à jour le Samedi, 05 Janvier 2008 14:29
 
Le Chien sans Poil PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Vendredi, 04 Janvier 2008 20:53

Le chien sans poil du Pérou est une race millénaire souvent représentée dans la céramique précolombienne, en particulier chez les cultures Chancay et Chimú. Les chroniques signalent que cette race était utilisée pour soigner des maladies chroniques et inflamatoires, raison pour laquelle l'animal était sacrifié pour boire son sang ou pour utiliser ses entrailles comme cataplasmes pour les fractures. Aujourd'hui, ce petit chien est entré dans la jet set des expositions canines, et le Kennel Club lui reconnaît trois tailles de pedigree. Il me semble que cet animal ne devrait être qu'un chien d'archéologue, mais comme le monde est à tous, le lecteur désireux de l'acquérir, ou tout simplement de mieux le connaître, peut s'adresser à Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Mise à jour le Dimanche, 06 Janvier 2008 15:21
 
7355 km. en autobus... vers les Andes Centrales PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Vendredi, 04 Janvier 2008 21:21

Quand, en décembre dernier, j'ai "sorti" l'idée d'un voyage au Pérou, les étudiants l'ont accueillie avec un certain enthousiasme, sans que nous arrivions à concréter quelque chose pour autant. Mais quand Alexander Martin, Professeur de notre École, nous a formellement invité à la rencontre archéologique de Lima, la question a pris forme parce que nous pouvions tout simplement faire d'une pierre deux coups: l'évènement académique et le voyage de ce que "nous pourrions tout bonnement voir". Estanislao s'est occupé de nous tracer la route "culturelle", de vérifier les prix et de nous donner l'estimation d'un budget. Le voyage se ferait de Quito jusqu'à La Paz, par le littoral péruvien, en entrant à la Sierra de Cuzco et ensuite au Titicaca et la capitale bolivienne. Tout en autobus, en voyageant de nuit pour ne pas payer d'hotel, déjeunant dans des restaurants économiques, et dormant dans des auberges "décentes", selon la mesure de nos possibilités. Dix personnes nous étions inscrites pour le périple des Andes.

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 19:26
 
Événements PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Vendredi, 04 Janvier 2008 21:27

Du 3 au 5 Août 2007, au Musée National de Lima, et au Musée de site de Pachacamac, au Pérou, a eu lieu le symposium "Perspectives sur l'Archéologie du Littoral Sudaméricain", sous la cordination de Robin Cutright et Alexander Martin (Professeur de l'École d'Anthropologie, Université Catholique de Quito). Une importante délégation de la Section d'Archéologie de l'Université Catholique, intégrée par Ernesto Salazar, Christian Brito, Andrés Chiriboga, Byron Ortiz, Dayuma Guayasamin, Catherine Lara, Estanislao Pazmiño, David Verdesoto, Dolores Urrutia, et Ana Belén Zambrano, a assisté à cet événement, et a réalisé au passage un parcours archéologique dans les régions de Cuzco et Tiahuanaco.

Mise à jour le Lundi, 31 Août 2009 11:53
 
Nouvelles fraîchement cueillies PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Vendredi, 04 Janvier 2008 21:39

Enfin un peu d'imagination en Irak

Si les premières cartes à jouer que les EE.UU ont envoyées en Irak étaient pour trouver Saddam Hussein et ses criminels fonctionnaires, il semble que les nouvelles qui sont en train d'être envoyées aideront à protéger les sites archéologiques de cette nation en ruines. Le Département de la Défense a envoyé 40 000 cartes à ses troupes en Irak et Afghanistan, avec des reproductions de sites et d'objets importants qui doivent être protégés pour la postérité. Les soldats ne peuvent emporter chez eux d'artéfacts préhistoriques, ni endommager ou détruire des sites archéologiques, à l'instar de ce fameux incident où ils construisirent un héliport sur les ruines de Babylone et se protégèrent avec des sacs de terre pleins d'artéfacts de la ville légendaire. Chaque carte inclut une légende en relation avec la conservation de la culture matérielle mésopotanienne, incluant des conseils pratiques tel que celui de ne pas conduire de véhicules sur des ruines, mais plutôt de les contourner. Dans un programme cherchant un objectif semblable, les pilotes américains ont reçu un entraînement pour reconnaître et identifier des ruines archéologiques et autres sites, afin de ne pas les bombarder; et les soldats de terre font des simulacres pour savoir que faire si l'ennemi fait feu sur eux depuis un site archéologique, sans oublier, bien entendu, la possibilité de riposter sans porter atteinte au site (Associated Press, 18 juin 2007).

 
La culture Manteña PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Samedi, 05 Janvier 2008 15:06

La culture manteña (800-1530 AD) s'établit sur le littoral équatorien, au sud de la province de Manabí, s'étendant vers Guayas et l'île de Puná, sous une variante connue comme culture Huancavilca. En général, le paysage y consiste en des franges côtières arides, intercalées par des franges humides, avec des monts au climat plus tropical, vers l'Est. Étant des peuples de navigateurs, il est quasiment prévisible que le patron de résidence des manteños se soit situé près de la mer. De fait, rien que dans les secteurs de Manta et Salango, l'on note une appréciable pénétration dans l'arrière-pays côtier, où ils profitèrent de la topographie montagneuse pour installer leurs centres principaux, comme c'est le cas des Monts Hojas et Jaboncillo, qui ne dépassent pas les 200m. au-dessus du niveau de la mer. La culture manteña fut découverte au début du XXème siècle par Marshall Saville, qui produisit son colossal "Antiquities of Manabi", avec une ample description de la culture matérielle, en particulier des sites situés sur les monts cités auparavant. Par la suite, en 1917 et 1923, Jijón y Caamaño mena à bien des fouilles systématiques dans la même région, sans parvenir à en publier les résultats. Pourtant, il réussit à formuler, pour la première fois, les éléments constitutifs de la culture archéologique manteña dans son Antropología Prehispánica del Ecuador, incluant la possibilité de l'existence d'une culture semblable dans la province de Guayas. Dans les années 50, Bushnell, Stirling et Estrada réalisèrent de nouvelles recherches de façon indépendante, essentiellement dans le bassin du Guayas, Estrada étant celui qui formulerait l'existence des manteños du sud ou Huancavilcas, assez proches de leurs voisins du Nord, à l'exception du fait qu'ils ne travaillaient pas la pierre. Finalement, dans les années 80, la région de Agua Blanca fut étudiée par Colin Mc Ewan, dont la précieuse contribution se centra sur le rôle des chaises en pierre, des stèles et autres figures anthropomorphes et zoomorphes dans la création de l'ordre social dans les Andes, ainsi que de la cosmogonie manteña et l'organisation sociale dérivées du patron de résidence.

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 10:36
 
En circulation... PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Samedi, 05 Janvier 2008 15:17

Collier et Murra (1943) encore en espagnol

Après la circulation, pendant plus de 25 ans, d'une traduction peu technique du Survey and Exavations in Southern Ecuador (Collier et Murra 1943, Field Museum of Natural History, Chicago), la Maison de la Culture Équatorienne, Siège de Azuay, vient du publier Reconocimiento y Excavaciones en el Austro Ecuatoriano (mars 2007), une nouvelle traduction (ayant apparemment reçu la bénédiction de J. Murra lui-même) avec les illustrations pertinentes de l'original. Le traducteur en est Benigno Malo, qui, soit dit en passant, est le compilateur de la publication (pp. 465+), du fait d'y avoir inclus, à la manière d'appendices, cinq contributions récentes de spécialistes connus: Le territoire méridional du Formatif tardif: une tentative de redéfinition spatiale à partir de l'Archéologie (Dominique Gomis Santini); Cerro Narrío, Pirincay et le Formatif (Karen Olsen Bruhns); Le traffic du mullo sur la Côte Pacifique (John V. Murra); Premières datations de carbone 14 dans le midi équatorien obtenues par l'expédition du Musée Britannique (E.M. Carmichael); Le Formatif initial et moyen à Zamora Chinchipe (Francisco Valdez).

 

Mise à jour le Jeudi, 27 Août 2009 10:37
 
Rectification et Donation PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Ernesto Salazar   
Samedi, 05 Janvier 2008 15:20

Dans notre numéro 8 (novembre 2006), j'ai publié un article intitulé "l'Équateur depuis le Catequilla", où je critique le travail de l'archéoastronome Cristóbal Cobo, indiquant, entre autres, qu'il a acquis le site de Catequilla ("Mitad del Mundo"). Le chercheur en question a protesté énergiquement, parce qu'il n'a jamais été propriétaire de l'endroit. Par conséquent, j'informe les lecteurs sur la question, tout en présentant mes excuses pour cette erreur à la personne concernée, fruit de rumeurs non prouvées de façon adéquate.

Le Laboratoire d'Archéologie remercie Mme. Lupe Cruz D'Howitt pour la donation d'un ensemble TV/DVD à l'usage des élèves d'Archéologie.

 


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